UN FILM DE JACQUES MITSCH
DRÔLE DE TRAME / 2024 / durée 68′
Dans le silence d’un théâtre un homme s’avance seul et pose une question : c’est à moi que tu parles ? C’est de moi que tu parles ? C’est à moi que tu me parles ?
Cette question il l’a retenue de Robert De Niro dans le film Taxi driver, elle s’adresse en miroir au monde entier. Ainsi démarre l’aventure Drôle de trame. Le regard de Jacques Mitsch traverse en une série de portraits une confrérie de travailleurs et travailleuses en situation de handicap.
De la blanchisserie aux pelouses tondues, aux repas servis dans ce petit restaurant de quartier, ces travailleurs, par une attention toute pratique aux autres, semblent porter soin au monde. Ils sont rassemblés par ce que l’on appelle le «handicap» dans un secteur protégé de ce monde ordinaire où la bataille est bien trop brutale pour eux.
Jacques Mitsch, dans ce quotidien réglé comme du papier à musique, va suivre jours après jours durant plusd’un an leur rencontre avec le théâtre accompagné par une autre confrérie le «groupe Merci». Le documentaire Drôle de trame retrace cette rencontre et cette aventure qui va au cours des semaines de répétitions brouiller peu à peu les trompeuses cartes de nos différences.
Écrit avec la collaboration artistique de Odile Hemmi, Joël Fesel et du Groupe Merci
Produit par France THM Productions, POM.TV & VIA OCCITANIE
Avec la participation de l’ASEI & de la région Occitanie.
Montage : Gilles Pédoussaut
Avec
LE GROUPE MERCI: Joël Fesel, Georges Campagnac, Marco Ravayrol, Catherine Beillin, Céline Maufra (production), Raphaël Sevet (régie)
LES ACTEURS: Line Bec, Aurélie Bissières, Christophe Cassou,
Christian Cavalle, Christophe Deketeleare, Marc Dufau,
Chantal Gaubert, Philippe Lajon, Annick Melingui,
Anne‐Marie Pertuis, Alexandre Thimonier, Thibault Villabona
Images : Mathias Touzeris, Jacques Mitsch, Thierry Maisonnave, Christophe Picot
Son et mixage : Gabriel Mathé
Production : Thierry MAISONNAVE (France THM)
ASEI : Philippe Hurteau (direction), Nati Germain(coordination)
Comité de pilotage ASEI :
Odile Hemmi, Zohra Refas, Frédéric Benech,
Gilles Delpech, Marie Faure et Georges Attard.
Le volet théâtre du projet « Drôle de Trame » a été financé par :
DRAC Occitanie – ARS, dispositif « Culture Santé Handicap et Dépendance »
ASEI
.Conseil départemental de la Haute-Garonne
Groupe Merci – Pavillon Nomade
Avec le soutien de :
CMCAS – Théâtre de la Brique Rouge, Toulouse
Espace Roguet, Toulouse / CD31
Remerciements :
Théâtre du Hangar, Toulouse
Cinémathèque de Toulouse
La Mécano
Film financé par : France THM Productions
Avec la participation :
. POM TV et Vià Occitanie (diffuseurs)
. CNC (Centre National du cinéma et de l’image animée),
. Région Occitanie Pyrénées Méditerranée
. Procirep-Angoa
. ASEI: Olivia Levrier, Philippe Jourdy, Aude Morvan, Philippe Hurteau
Humanité et dignité
“Drôle de trame” ainsi que l’exprimera justement l’un des acteurs de l’ESAT, à l’issue de la projection, « montre des personnes handicapées mais ne montre pas des handicaps ». La caméra de Jacques Mitsch est en effet toujours à la bonne hauteur, discrète et humble, d’une profonde humanité et tendresse. Ses images dénuées de pathos affichent volontairement une certaine légèreté, portant la signature du réalisateur : un brin décalées et attachantes. Son objectif laisse les protagonistes venir à lui et capte parfois des moments furtifs qui se révèlent de véritables scènes de cinéma. Comme cet échange inversé et troublant entre les deux Marc : le premier pétri d’angoisse à l’idée d’être sur scène, expli- quant de façon pragmatique au second, le comédien du Groupe Merci, comment gérer son stress! La spontanéité et la simplicité des rapports humains et des échanges sont ici de mise, vivifiantes. « Allez les gars, en scène! » lance Georges Campagnac, à qui personne ne viendra faire un procès pour ne pas avoir fait de distinction de genres.
La représentation publique de “Drôle de trame” avait lieu le 3 décembre 2022 à l’Espace Roguet. Le film en saisit des instants : la préparation dans les loges, l’arrivée des spectateurs, des extraits de scènes, mais aussi l’intensité et la concentration sur les visages des amateurs, la fragilité de leurs paroles et leur émotion difficilement contenue au moment des saluts. Comme le souligne Odile Hemmi à la fin de la projection, où tous les protagonistes étaient réunis sur ce plateau qui les avait accueillis deux ans auparavant : « Dans ce projet, les travailleurs ont été considérés dans leur entièreté, ils sont dignes et mé- ritent d’être reconnus par le grand public ». Espérons que “Drôle de trame”, qui n’a pas bénéficié des aides souhaitées, trouve sa voie pour une diffusion grand public. « On a fait du bon boulot, je crois! » lance Marc au micro, pour qui revoir cette expérience à l’écran, lui a fait monter les larmes aux yeux. Oui Marc, du bon boulot, c’est certain. > Sarah Authesserre (Radio Radio)