produit par HAUTEVILLE PRODUCTIONS & FRANCE TÉLÉVISIONS
Ce film est un voyage musical dans les pas du chef d’orchestre toulousain Michel Brun, qui consacre sa vie à Jean-Sébastien Bach, et à transmettre son œuvre le plus largement possible.
Nous le suivons, avec l’Ensemble baroque de Toulouse qu’il dirige, dans un parcours mélodique rythmé par des rendez-vous atypiques avec un public varié, comme autant de moyens de décloisonner la musique classique et la rendre accessible à tous.
Des moments de partage, à l’image des « cantates sans filet » où le public est invité à chanter avec le chœur, et des initiations à la musique baroque destinées à des jeunes en situation de handicap ou des lycéens décrocheurs.
Et des rencontres musicales inattendues, lorsque l’on découvre les coulisses de la création d’un spectacle où les notes de Bach se mêlent aux sonorités des musiques traditionnelles ivoiriennes et malienne, dans le cadre d’un festival qui voit la Ville rose vibrer des échos de la musique de Bach et de ses nombreuses déclinaisons.
Un documentaire qui fait joyeusement voler en éclats tous les carcans qui entourent trop souvent la musique classique.
Montage: Gilles Pedoussaut
Image: Mathias Touzeris, Jacques Mitsch
Son: Didier Baules
Montage son: Gabriel Mathé
Mixage: Mathieu Cochin
Michel Brun est chef d’orchestre, un personnage atypique qui a décidé un jour de monter un dimanche par mois à 17 heures une Cantate de Bach et de la jouer avec son orchestre, l’Ensemble Baroque de Toulouse, devant plusieurs centaines de personnes… Si les cantates sont dites « sans filet », c’est que le public assiste à la seule et unique répétition de l’orchestre, commentée en direct par Michel Brun, et est invité à chanter le choral final à l’unisson des musiciens professionnels. Une performance et surtout un moment intense à vivre.
C’est en assistant à l’une de ces cantates qu’est née mon envie de film.
Michel Brun m’intéresse particulièrement car il est athée et joue une musique sacrée. Sa volonté est de ramener la musique de Bach là où elle a été créée et là où elle devrait être : proche des gens, populaire… Michel Brun est un personnage unique bravant les idées reçues que l’on peut avoir sur la « grande musique ». Il interprète et vit la musique de Bach avec son orchestre comme si elle sortait de lui, il est à fleur de peau jusqu’à en pleurer d’émotion. Il donne l’impression de connaître Bach personnellement, il en parle comme s’il l’avait vu la veille…
Et ça marche ! Même auprès du public le moins averti ! Ainsi de ces enfants ou ces adolescents, qui font partie de ces « publics empêchés » ou habituellement exclus du champ de la musique classique, et qui, emportés par la sincérité et l’enthousiasme du chef d’orchestre et de ses musiciens, la beauté et la puissance de la musique qu’ils découvrent, tombent sous le charme, s’intéressent aux instruments baroques, si bizarres parfois, qu’ils n’avaient encore jamais vus, posent des questions sur Bach et son époque, sur les mystères de la composition musicale, interrogent Michel Brun et les interprètes sur leur travail…
Loin de l’élitisme que l’on peut parfois déplorer dans le domaine de la musique classique, souvent cantonnée dans les grandes institutions culturelles, c’est au cœur même de la ville et au milieu de ses habitants que l’action de Michel Brun et de l’Ensemble prend tout son sens, auprès d’un public varié, de tous les âges, et tous les profils.
Ainsi du Festival « Passe ton Bach d’abord », qu’il a institué chaque printemps depuis 2008 dans ma ville qui est aussi devenue la sienne : Toulouse. Il organise, dans des lieux inattendus, la rencontre entre tous les styles musicaux : des grands noms de la musique classique y côtoient de jeunes jazzmen, une musicienne de cithare chinoise succède à un guitariste de flamenco, tous réunis par une passion commune pour la musique de Bach.
C’est dans ce cadre que j’ai eu la chance de filmer les coulisses de la création d’un spectacle musical où, sous la direction bienveillante de Michel, des extraits des plus célèbres pages de Bach se mêlent à des musiques traditionnelles ivoiriennes et maliennes. Où les musiciens de l’Ensemble baroque de Toulouse dialoguent avec des percussionnistes, des joueurs de kora, et même le danseur ivoirien Clément Assémian. Et où la voix de la chanteuse malienne Fanta Sayon Sissoko résonne de concert avec la mezzo-soprano Caroline Champy-Tursun.
J’en ai fait l’un des fils rouges de mon documentaire, depuis les premières répétions où chacun doit trouver ses marques jusqu’à un concert sublime, dans l’une des salles les plus prestigieuse de Toulouse, la Halle aux Grains, qui clôt le film, et nous rappelle avec émotion que la musique est porteuse du plus universel des messages.